Quand je regarde l’évolution des trails routiers ces dernières années, je ne peux m’empêcher de revenir à cette légendaire BMW R1200GS. Après tant d’années passées à démonter, réparer et entretenir ces motos dans mon atelier, j’ai développé une véritable affection pour ce modèle emblématique. La question que beaucoup se posent aujourd’hui : reste-t-elle la référence en 2024 face à l’arrivée de la R1300GS et d’une concurrence toujours plus féroce ?
L’héritage d’une légende dans le monde des maxi-trails
La BMW R1200GS s’inscrit dans une prestigieuse lignée qui a débuté en 1980 avec la R80 G/S, véritable pionnière du segment trail. J’ai vu cette famille évoluer au fil des décennies, chaque génération apportant son lot d’innovations. De la R100GS avec son système Paralever à la R1100GS introduisant le moteur quatre soupapes, la philosophie BMW de perfectionnement constant n’a jamais faibli.
En 2004, la R1200GS a marqué un tournant avec son moteur de 1.170 cm³ développant 100 chevaux tout en s’allégeant de 30 kg. Les évolutions se sont ensuite succédé :
- 2008 : Intégration de l’ABS, de la suspension ESA et du contrôle de traction ASC
- 2010 : Nouvelle culasse à double arbre à cames poussant la puissance à 110 ch
- 2012 : Refroidissement mixte air/liquide pour 125 ch et 125 Nm
Ce qui m’a toujours impressionné en réparant ces machines, c’est leur robustesse exceptionnelle. La fiabilité du boxer BMW reste une valeur sûre, même si j’ai dû intervenir occasionnellement sur des problèmes d’embrayage ou de transmission.
Face à la R1250GS qui a introduit en 2019 la distribution variable ShiftCam avec 136 ch, puis la toute nouvelle R1300GS de 2024 et ses 145 ch, la R1200GS pourrait sembler dépassée. Pourtant, sa polyvalence et son équilibre en font encore une option très pertinente sur le marché de l’occasion, notamment pour les motards cherchant un premier gros trail accessible.
Caractéristiques techniques et équipements distinctifs
J’ai toujours été fasciné par les détails techniques qui font la différence sur une moto. La R1200GS, surtout dans sa version Adventure, se démarque par plusieurs éléments marquants. Le réservoir de 30 litres (contre 20 pour la GS standard) offre une autonomie théorique impressionnante : plus de 500 km sur autoroute et près de 700 km sur route. Un atout majeur pour les grands voyageurs que j’ai souvent conseillé à mes clients.
La version Adventure se démarque également par ses jantes à rayons plus résistantes que les jantes à bâtons du modèle standard. Les repose-pieds plus larges, le sélecteur et les pédales de frein réglables améliorent considérablement le confort en conduite tout-terrain. La protection est renforcée par une armature en tubes d’acier que j’ai vue résister à des chutes impressionnantes.
| Caractéristique | R1200GS Standard | R1200GS Adventure |
|---|---|---|
| Capacité réservoir | 20 litres | 30 litres |
| Type de jantes | À bâtons | À rayons |
| Hauteur de selle | 850 mm | 890 mm |
| Poids tous pleins faits | ~240 kg | 260 kg |
Les suspensions ESA semi-actives s’adaptent en temps réel à l’état de la chaussée, un système que j’ai pu tester et ajuster pour de nombreux clients. La boîte de vitesse aux rapports courts favorise les reprises, même si certains propriétaires m’ont parfois signalé une certaine rudesse dans les premiers rapports.
La position de conduite réglable et la bulle profilée en soufflerie contribuent au confort sur longue distance. Ces détails font la différence quand on passe de longues heures en selle, comme j’ai pu le constater lors de mes propres voyages.
Les pneus recommandés pour optimiser ses performances
Le choix des pneumatiques est crucial pour exploiter pleinement le potentiel de la R1200GS. Durant mes années de mécanique, j’ai eu l’occasion de monter et tester différentes références, et je peux affirmer que le comportement de la moto varie considérablement selon les gommes choisies.
Pour une utilisation majoritairement routière avec quelques escapades sur chemins, le Bridgestone Battlax Adventure A41 offre un excellent compromis. J’ai remarqué une amélioration notable de l’adhérence sur sol mouillé par rapport à l’A40, ainsi qu’une meilleure maniabilité et un kilométrage supérieur. Sa structure à trois plis assure une stabilité remarquable en virage.
Si vous privilégiez les longues distances sur asphalte, le Michelin Road 6 s’impose comme une référence. Successeur du Road 5, il intègre la Water Ever Grip Technology avec ses lamelles 3D qui maintiennent une évacuation constante de l’eau. J’ai été impressionné par sa longévité et son grip constant même après des milliers de kilomètres.
Pour les aventuriers qui veulent réellement visiter le hors-route, le Continental TKC 80 Twinduro reste une valeur sûre. Ce n’est pas un hasard s’il a été choisi comme équipement d’origine sur la BMW R1200GS Adventure. Sa bande de roulement autonettoyante et sa stabilité latérale sur surfaces molles en font le compagnon idéal des escapades tout-terrain.
- Vérifiez toujours la pression lorsque les pneus sont froids
- Respectez les pressions recommandées par BMW (généralement indiquées sur la moto)
- Adaptez votre choix de pneumatiques à votre utilisation principale
- Prévoyez un budget conséquent pour des pneus de qualité – c’est un investissement pour votre sécurité
Pour une utilisation mixte moderne, le Metzeler Karoo 4 mérite une attention particulière avec son motif de bande de roulement breveté qui améliore significativement les performances sur asphalte tout en restant compétent hors route. Un compromis que j’ai souvent recommandé aux propriétaires indécis.
Face à la nouvelle génération : toujours dans la course ?
En 2024, la R1200GS doit faire face à sa descendance directe – la R1250GS et maintenant la R1300GS – mais aussi à une concurrence affûtée. Avec mon expérience technique, je peux affirmer que la R1200GS conserve des atouts indéniables malgré son âge.
Sa fiabilité éprouvée représente un argument de poids sur le marché de l’occasion. Les exemplaires bien entretenus que j’ai eu entre les mains affichaient souvent plus de 100 000 km au compteur sans problèmes majeurs. Son poids, bien que conséquent (260 kg tous pleins faits pour l’Adventure), reste inférieur à celui de certains concurrents modernes équipés de technologies toujours plus nombreuses.
La clientèle typique des GS que j’ai pu observer – des motards plutôt âgés et aisés recherchant une moto polyvalente – trouve encore dans la R1200GS une monture parfaitement adaptée à leurs besoins. L’autonomie exceptionnelle, le look aventurier et les prestations techniques restent des arguments commerciaux percutants.
Certes, la R1300GS avec ses 145 ch, son couple de 149 Nm et son poids réduit à 237 kg représente une évolution majeure. Mais la R1200GS trouve aujourd’hui sa place comme une porte d’entrée plus accessible dans l’univers des maxi-trails, avec un rapport qualité-prix souvent imbattable sur le marché de l’occasion.